Préambule
L'index des trachéophytes des îles Éparses (listes détaillées de la flore vasculaire terrestre par territoire et pour l'ensemble des îles) est disponible en téléchargement (BOULLET V. & HIVERT J., Index des Trachéophytes des îles Éparses - mise à jour : 26 novembre 2024)
Grâce à un important travail de détermination et de mises à jour taxonomiques réalisé par Vincent BOULLET, cet index est régulièrement reversé dans le référentiel national TAXREF.
Un article traitant de la flore vasculaire terrestre des îles Éparses a été publié dans la revue Atoll Research Bulletin : BOULLET V., HIVERT J. & GIGORD L., 2018. An Updated Account of the Vascular Flora of the Iles Eparses (Southwest Indian Ocean). Atoll Research Bulletin. 1-64. 10.5479/si.0077-5630.614.
Ces données concernent uniquement les taxons recensés avec certitude (= exclusion des mentions douteuses ou anciennes pour lesquelles les taxons n’ont pas été retrouvés récemment). Elles sont provisoires et peuvent évoluer en fonction de l’examen des échantillons en cours de détermination et selon l’acquisition de nouvelles connaissances et les évolutions taxonomiques et nomenclaturales.
Mise à jour de la liste ci-dessous: juillet 2020 (télécharger l'index des trachéophytes des îles Éparses pour les données récentes)
Un filtre permet d'effectuer une recherche sur les champs 'Nom botanique' ou 'Famille'.
Il est possible de classer les données par ordre alphabétique en cliquant sur les titres des champs en police bleue ('Nom botanique', 'Famille', 'Statut général', 'Endémicité', 'Rareté', 'Menace').
Voici la liste des champs d'informations et leur signification :
Nom botanique | indique le nom complet du taxon = genre / espèce / sous-espèce (subsp.) ou variété (var.) / nom d'auteur. Les taxons présentant un doute sur leur détermination sont indiqués par 'sp.' (du latin « species » signifiant « type » ou « apparence ») ou par 'cf.' (du latin « confer » signifiant « reportez-vous à ») ou par 'aff.' (du latin « affinis » signifiant « apparenté à ») |
Icône 'Photo' | cliquer pour faire apparaitre un diaporama de photographies du taxon prises sur le territoire consulté |
Famille | famille à laquelle appartient le taxon |
Statut général | indique le statut local d'indigénat (indigène) ou d'introduction (exotique) du taxon. L'indication 'supposé' précise qu'il existe un doute dans le traitement du taxon. La mention cryptogène signifie qu'il est n'esp pas possible de préciser un statut général en particulier |
Endémicité | applicable uniquement aux taxons indigènes et cryptogènes, précise le statut d’endémisme du taxon dans l'ouest de l'océan Indien. 0 = pas d’endémicité ; NA = non applicable ; ? = inconnu |
Rareté | indice de rareté locale, basé sur le coefficient de Rareté régionale (Rr) établi selon un maillage de 100 x 100 m selon 8 niveaux : Exceptionnel (Rr ≥ 99,5), Très rare (99,5 > Rr ≥ 98,5), Rare (98,5 > Rr ≥ 96,5), Assez rare (96,5 > Rr ≥ 92,5), Peu commun (92,5 > Rr ≥ 84,5), Assez commun (84,5 > Rr ≥ 68,5), Commun (68,5 > Rr ≥ 36,5), Très commun (36,5 > Rr). Le code ‘Disparu’ indique que le taxon n’a pas été revu malgré des investigations particulières |
Menace | applicable uniquement aux taxons indigènes et cryptogènes, précise le statut de menace à l’échelle locale selon une méthodologie basée sur celle des listes rouges régionales de l’IUCN mais adaptée aux petits territoires. NA = non applicable |
Distribution Iles Eparses |
indique la présence du taxon sur les îles Éparses selon la codification suivante : Eu = Europa, Ju = Juan de Nova, Gl = Glorieuses, Tr = Tromelin |
Cliquer sur l'icône 'Info' pour afficher d'autres champs d'informations :
Distribution générale |
indique l’aire de répartition mondiale du taxon |
Statut spontané | indique si le taxon est capable ou non de pousser sans l'aide de l'Homme. Dans le cas des taxons exotiques spontanés, on précise s'il est répandu sur une petite échelle (localement naturalisé) ou sur une grande échelle (largement naturalisé) |
Statut cultural | indique si le taxon est présent à l’état cultivé ou non. Si oui, on précise le mode de plantation (à petite ou à grande échelle, dans secteur perturbé ou dans milieu naturel...) ainsi que son objectif (ornemental, alimentaire, anti érosion...) |
Invasibilité | applicable uniquement aux taxons exotiques, indique la capacité du taxon à envahir les milieux naturels. Si avérée, un indice (faible, moyenne ou forte) permet de la quantifier. NA = non applicable |
Menace îles Éparses | applicable uniquement aux taxons indigènes et cryptogènes, précise le statut de menace à l’échelle globale des îles Éparses selon une méthodologie basée sur celle des listes rouges régionales de l’IUCN mais adaptée aux petits territoires. - = non applicable |
Préambule
L'index des trachéophytes des îles Éparses (listes détaillées de la flore vasculaire terrestre par territoire et pour l'ensemble des îles) est disponible en téléchargement (BOULLET V. & HIVERT J., Index des Trachéophytes des îles Éparses - mise à jour : 26 novembre 2024)
Grâce à un important travail de détermination et de mises à jour taxonomiques réalisé par Vincent BOULLET, cet index est régulièrement reversé dans le référentiel national TAXREF.
Un article traitant de la flore vasculaire terrestre des îles Éparses a été publié dans la revue Atoll Research Bulletin : BOULLET V., HIVERT J. & GIGORD L., 2018. An Updated Account of the Vascular Flora of the Iles Eparses (Southwest Indian Ocean). Atoll Research Bulletin. 1-64. 10.5479/si.0077-5630.614.
Ces données concernent uniquement les taxons recensés avec certitude (= exclusion des mentions douteuses ou anciennes pour lesquelles les taxons n’ont pas été retrouvés récemment). Elles sont provisoires et peuvent évoluer en fonction de l’examen des échantillons en cours de détermination et selon l’acquisition de nouvelles connaissances et les évolutions taxonomiques et nomenclaturales.
Mise à jour : novembre 2024
La flore vasculaire terrestre d’Europa se compose de 99 taxons regroupés au sein de 37 familles botaniques.
Ils se répartissent en 47 indigènes (48%), 44 exotiques (44%) et 8 cryptogènes (8%).
Parmi ces taxons, 8 sont considérés comme disparus ou supposés tels. Il s’agit uniquement de taxons exotiques, 5 morts naturellement et 3 à la suite d'actions de lutte (Jujube, Morongue et Tamarin).
La flore indigène est relativement peu diversifiée compte-tenu des conditions climatiques subarides de l’île, de sa relative jeunesse et de ses dimensions restreintes.
Au niveau de leur distribution géographique, on constate que la moitié des taxons indigènes ont une répartition relativement large (2% sont cosmopolites, 21% sont pantropicales, 8,5% sont paléotropicales et 19% ont une répartition indo-pacifique).
Plus d'un tiers des taxons indigènes sont présents sur des aires biogéographiques relativement restreintes telles que l’ouest de l’océan Indien (23%) et Madagascar (13%).
Un taxon est endémique des îles Éparses (uniquement présent sur Europa, Juan de Nova et la Grande Glorieuse) et 2 taxons sont endémiques d'Europa.
Notons que la distribution géographique n’a pu être établie pour 3 taxons indigènes (soit environ 6%) par faute de détermination fiable (nouveaux taxons endémiques stricts ?).
Sur le plan patrimonial, la flore indigène d’Europa présente plusieurs aspects remarquables :
- présence de 2 endémiques strictes : Achyranthes sp.3 et Euphorbia sp.1 (actuellement en cours de description)
- présence d’un taxon endémique des îles Éparses (Europa, Juan de Nova et Grande Glorieuse) : Paramollugo nesophila
- cortège diversifié de la flore halophile des sansouires de l'ouest de l'océan Indien avec 5 espèces : Salicornia pachystachya , Suaeda monoica , Tecticornia indica, Caroxylon littorale, Sesuvium portulacastrum subsp. portulacastrum
- présence de 6 (ex-)endémiques de Madagascar : Cynanchum luteifluens, Dactyloctenium capitatum, Eragrostis capuronii, Euphorbia stenoclada, Ficus marmorata, Psiadia altissima
- présence de 2 endémiques de l’ouest de l’océan Indien : Caroxylon littorale et Panicum voeltzkowii (sensu largo)
L'identification taxonomique complète de populations originales sur Europa (cas des indigènes Achyranthes sp.2, Fimbristylis cymosa agg.., Nellica maderaspatensis sensu largo, Nellica sp.2, Nellica sp.3, Panicum voeltzkowi sensu largo, Portulaca aff. tuberosa et Sida pusilla sensu largo) pourrait aussi révéler de nouveaux taxons patrimoniaux.
Au niveau des statuts de menace, parmi les 55 taxons indigènes ou cryptogènes, 15 sont considérés comme menacés d’extinction à Europa :
- 6 sont en ‘Danger critique’ (CR) : Cordia subcordata, Guettarda speciosa, Ipomoea violacea, Pisonia grandis, Talipariti tiliaceum et Thespesia populneoides
- 2 sont en ‘Danger’ (EN) : Lycium elliotii et Portulaca aff. tuberosa
- 7 sont ‘Vulnérable’ (VU) : Achyranthes sp.3, Ophioglossum lancifolium, Ophioglossum polyphyllum, Phyllanthus sp.2, Phyllanthus sp.3, Salicornia pachystachya et Suaeda monoica
Tous ces taxons présentent des effectifs en individus matures très réduits (< 50 pour les CR, < 250 pour les EN ou < 1000 pour les VU) et un nombre de stations généralement limité. Les taxons classés CR montrent une situation très préoccupante car elles présentent des problèmes de régénération (populations composées uniquement d’adultes vieillissants) en partie provoqués par la Chèvre.
Les autres taxons ont été catégorisés en ‘Préoccupation mineure’ (LC ; n = 35) ou en ‘Données insuffisantes’ (DD ; n = 5).
La flore exotique (44 taxons) apparaît plus diversifiée que ce qui avait été indiqué jusque-là et représente une part non négligeable de la flore d’Europa. Bien que liée presque exclusivement à des habitats anthropiques (implantations humaines anciennes et récentes, chemins, piste d’aviation, anciennes cultures de sisal et de choca), elle démontre un processus d'apport croissant avec le volume d'échanges de biens et de personnes (à ce sujet, la similitude de la flore des pistes d'atterrissage de la Grande Glorieuse et d'Europa est troublante) et reste une préoccupation en terme d'invasions végétales potentielles.
En effet, alors que 7 taxons sont présents uniquement à l’état planté (non spontané), 34 sont localement naturalisés et 3 sont considérés comme largement naturalisés.
Alors que le climat subaride et les fortes contraintes édaphiques (salinité, sols squelettiques) constituent probablement des obstacles importants au développement des processus invasifs, on peut malgré tout noter que 6 espèces présentent une capacité d’invasion moyenne à forte (taxons capables de coloniser des milieux naturels indigènes).
Il s’agit de Furcraea foetida (choca) et d’Agave sisalana (sisal), 2 espèces anciennement cultivées et qui colonisent aujourd’hui la zone d’euphorbaie ainsi que Casuarina equisetifolia (filao) qui se développe au sein des formations littorales indigènes au nord et à l'ouest de l’île. Rajoutons les graminées Megathyrsus maximus (ex Urochloa maxima ; Fataque) et Cenchrus echinatus (Cenchre épineux) deux herbacée exotiques nouvellement envahissantes ainsi que le Ricin (Ricinus communis, Euphorbiaceae).
L’analyse des statuts de culture de la flore vasculaire révèle que 13 taxons sont présents à l’état cultivé sur Europa : 10 ont été introduits à petite échelle, essentiellement autour des zones d’habitation, et répondent à des vocations ornementales et/ou alimentaires, et 3 ont été anciennement cultivés en grand au sein des milieux naturels en vue de production agricole (cas du Choca et du Sisal) ou pour probablement favoriser la localisation de sources d'eau douce (cas du Filao).
Ce nombre réduit de taxons cultivés témoigne de la faible volonté de pratiquer des plantations artificielles sur Europa ou de leur faible réussite dans le temps.
En termes de similarités floristiques entre la flore d'Europa et celle des autres îles Éparses, on peut constater que :
- 54 taxons (23 indigènes, 5 cryptogènes et 26 exotiques) sont également présents sur Juan de Nova, soit environ 54% de la diversité floristique globale
- 48 taxons (21 indigènes, 3 cryptogènes et 24 exotiques) sont également présents aux Glorieuses, soit environ 48% de la diversité floristique globale
- 13 taxons (3 indigènes, 3 cryptogènes et 7 exotiques) sont également présents sur Tromelin, soit environ 13% de la diversité floristique globale.
Pour information, un certain nombre de taxons recensés anciennement et non revus récemment n’ont pas été retenus au cours de cette analyse car présentant un doute sur leur détermination et/ou leur présence sur le territoire. C’est le cas de : Barringtonia sp.1, Boerhavia diffusa, Clerodendrum sp.1, Eragrostis pilosa, Euphorbia thymifolia, Scaevola taccada et Thespesia populnea. Pour ces derniers, nous ne pouvons donc conclure sur leur statut (erreur de détermination ou taxon correctement décrit mais aujourd’hui disparu ?).