Bilans
Quelques bilans sont présentés sous la forme de graphiques ou de tableaux de manière à apprécier l'évolution des connaissances liées à la flore et aux systèmes de végétation, des protocoles mis en œuvre et des collections végétales depuis le début des travaux du CBM sur les îles Éparses.
bilan DES MISSIONS DE TERRAIN
Depuis la première mission effectuée en 2004, le CBM accumule à ce jour 1 452 jours-Homme de présence sur les îles Éparses grâce à la réalisation de 48 missions.
Ces indices se répartissent de la manière suivante selon chaque territoire :
- Europa : 442 j-H (soit 30% du total j-H) à travers 22 missions (17 de courte durée, 1 de moyenne durée et 4 de longue durée)
- Juan de Nova : 292 j-H (soit 20% du total j-H) à travers 6 missions (3 de courte durée, 3 de moyenne durée et 1 de longue durée)
- Les Glorieuses : 418 j-H (soit 29% du total j-H) à travers 10 missions (6 de courte durée, 2 de moyenne durée et 2 de longue durée)
- Tromelin : 300 j-H (soit 21% du total j-H) à travers 9 missions (5 de courte durée, 2 de moyenne durée et 2 de longue durée)
Au total, 22 personnes du CBM et 2 personnes extérieures au CBM ont participé à au moins une de ces missions de terrain (consulter la page "Histoire de la botanique" pour en savoir plus).
Mise à jour : juillet 2024
Évolution des connaissances liées à la flore
Les missions d'inventaire menées par le CBM ont permis d'améliorer significativement la connaissance relative à la diversité floristique, jusqu'alors largement sous-estimée sur l'ensemble des territoires. On peut noter une augmentation de l'ordre de :
- 83% pour la flore d'Europa (passage de 54 taxons référencés avant 2004 à 99 en 2021)
- 400% pour la flore de Juan de Nova (passage de 31 taxons avant 2004 à 155 en 2024)
- 143% pour la flore des Glorieuses (passage de 58 taxons avant 2004 à 141 en 2022)
- 136% pour la flore de Tromelin (passage de 11 taxons avant 2004 à 26 en 2020)
Inventaire floristique par Christian FONTAINE (Juan de Nova) |
Les premiers inventaires menés par le CBNM ont clairement mis en évidence les lacunes en termes d'efforts de prospection et de connaissances floristiques sur les îles Eparses jusqu'au début du XXème siècle.
La détection régulière de nouveaux taxons au fil des missions de terrain est souvent expliquée par l'introduction involontaire de semences au gré des déplacements humains. Ce constat confirme la nécessité de mettre en place des mesures de biosécurité régissant l'ensemble des transports sur l'ensemble des îles.
Mise à jour : juillet 2024
Bilan des relevés de systèmes de végétation
En 2004, Vincent BOULLET a initié l'étude des systèmes de végétation des îles Éparses.
Depuis, il a parcouru chaque territoire, surlesquels il a réalisé plus de 1700 relevés phytosociologiques appuyés par 290 transects. Ces données ont permis de dresser des typologies de la végétation et des habitats d'Europa, de Juan de Nova, de chaque île des Glorieuses et de Tromelin.
Grâce à cette expertise, des cartes des systèmes de végétation ont été réalisées pour Europa (2016), les Glorieuses (2017), Tromelin (2017-2018) et Juan de Nova (2019).
Relevé de végétation par Vincent BOULLET (Juan de Nova) |
Mise à jour : juin 2019
Bilan des protocoles de suivi de végétation
Depuis 2011, le CBM met en œuvre divers protocoles de suivi de végétation de manière à appréhender l'évolution de la végétation naturelle (protocole de placettes permanentes) ainsi que la dynamique de la végétation sur des zones perturbées telles que les sentiers (méthode de quadrats) et les pistes d'aviation (méthode de points contacts). Des placettes permanentes ont également été installées dans le but de juger de la dynamique de la végétation suite à des actions de gestion : actions de lutte contre le Choca et le Sisal sur Europa et ratissage de la paille Filao sur la Grande Glorieuse.
Ces protocoles ont été mis en place sur Europa (2011), sur la Grande Glorieuse (2012 et 2014), sur Juan de Nova (2013) et sur Tromelin (2013). Les placettes permanentes sont à présent suivies tous les 5 ans, ce qui a permis de réaliser de nouveaux relevés floristiques sur chaque placette sur Europa en 2016 et 2021, aux Glorieuses en 2017 et 2022, sur Tromelin en 2018 et 2023 et sur Juan de Nova en 2019 et 2024.
Relevé de végétation sur piste (Europa) |
Mise à jour : juillet 2024
Bilan des collections végétales
De manière à disposer de matériel d'étude en vue de sa détermination, le CBM a initié la création de collections ex situ telles qu'un herbier (matériel végétal conservé sous forme sèche), une alcoothèque (matériel végétal conservé dans des piluliers d'alcool à 70°) et une carpothèque (collection de semences). De plus, le CBM dispose d'une collection de fragments végétaux conservés dans du silicagel (silicathèque) afin de disposer de matériel adéquat pour des études moléculaires et/ou chimiques dans le cadre de collaborations avec des centres d'étude spécialisés.
Au gré des missions de terrain, les botanistes ont procédé à :
- 1 112 collectes d'herbier correspondant à 2 905 parts végétales. La grande majorité (1 265) est stockée au CBNM-Réunion (88% sont montées en planches d'herbier) alors que des parts ont été transmises aux partenaires : 744 au Missouri Botanical Garden, 590 au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, 105 au Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève, 97 au Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza d'Antananarivo et 104 à l'antenne de Mayotte du CBM. L'herbier CBNM-IE rassemble 91% de la diversité floristique globale d'Europa (90 taxons sur 99), 90% de celle de Juan de Nova (139 taxons sur 155), 93% de celle des Glorieuses (131 taxons sur 141) et 57% de celle de Tromelin (15 taxons sur 26). Toutes îles confondues, il rassemble 238 taxons sur un total de 258 taxons recensés (soit 93% de la diversité floristique globale des îles Éparses)
- 277 collectes conservées en alcool rassemblant 126 taxons
- 302 collectes de semences destinées à la carpothèque à ce jour riche de 150 taxons
- 692 collectes conservées en silicagel rassemblant 237 taxons
Planche d'herbier de Psiadia altissima collecté sur Europa |
Depuis juillet 2016, les données de l'herbier des îles Éparses sont accessibles en ligne sur Tropicos® (faire une recherche en tapant 'CBNM' en nom de récolteur/Senior Collector).
Début 2023, le projet 'Mise en place d’un protocole de numérisation et partage en ligne des parts de l’herbier des îles Éparses’ a été acepté au titre de l'appel à projet 'Contribution à la connaissance naturaliste’ de l'INPN. La phase de numérisation de l'herbier de la flore vasculaire des îles Éparses a ainsi été initiée grâce à l'acquisition du matériel et à la formation d'agents du CBNM. En 2024, le protocole de numérisation de l’herbier de la flore vasculaire des îles Éparses a été rédigé et une centaine de parts d'espèces menacées d'Europa ont été numérisées. La diffusion des images à très haute résolution et des informations associées se fera prochainement à travers un réseau de partenaires disposant de plateformes de consultation en ligne (réseau e-ReColNat, UMR PVBMT, Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, IRD, Missouri Botanical Garden).
(Consulter l'article "L'herbier de la flore vasculaire des îles Éparses et autres collections végétales" pour en savoir plus)
Mise à jour : juillet 2024
Bilan des ressources iconographiques
Depuis 2004, plus de 38 000 photos prises sur les îles Éparses ont été sélectionnées et archivées au sein d'une base iconographique.
Elles concernent essentiellement les thématiques liées à la flore, aux habitats, aux paysages et aux protocoles scientifiques. Elles constituent de précieux supports dans l'élaboration de nos divers documents (flore illustrée, guide de gestion, notice méthodologique, présentation et diaporama...).
Prise de photos de la flore par Jean HIVERT (Grande Glorieuse) |
Mise à jour : juillet 2024
Bilan des travaux sur les semences indigènes
Programme 'Itinéraires Techniques de Production'
Au total, 165 évènements de collecte (semences, banque de sol ou bouture) ont été effectuées sur l'ensemble des îles. Ils concernent 65 taxons indigènes, répartis selon 32 familles botaniques.
De retour de mission, ces semences sont conditionnées au sein de la serre du CBM et mises en germination selon divers protocoles (65 protocoles distincts). Au total, 343 tests de germination ont été appliqués à ce jour.
Suite à l'analyse des données de germination (98 tests jugés satisfaisants) et à la compilation des données liées aux phases de récolte, de repiquage et d'élevage, 98 fiches d'Itinéraire Technique de Production ont été rédigées. Elles concernent 54 taxons indigènes parmi les 123 recensés dans les îles Éparses. De nombreux taxons menacés - que ce soit à l'échelle de chaque territoire ou à l'échelle globale des îles Éparses - bénéficient d'un protocole de multiplication satisfaisant, en particulier les taxons évalués 'en danger critique d'extinction' et ceux 'en danger'.
Tests de germination de semences indigènes (Psiadia altissima) collectées sur Europa |
Tests de germination de semences d'une espèce menacée (Perrierophytum glomeratum) collectées sur la Grande Glorieuse |
(Consulter l'article "Fiches d'Itinéraire Technique de Production d'espèces indigènes des îles Éparses" pour en savoir plus)
Programme 'Semences dérivantes des laisses de mer' Des travaux sont également réalisés sur des lots de semences collectés dans des laisses de mer aux Glorieuses (juin 2012 ; janvier-avril 2014 ; août 2017), sur Juan de Nova (mars 2013 ; mai-juin 2019), sur Europa (mai-juillet 2016) et sur Tromelin (août 2013 ; novembre 2017 ; janvier-mars 2018 ; août 2023). Une fois les semences identifiées et dénombrées, celles paraissant encore viables sont mises en germination (au sein de la serre du CBM ou en conditions in situ) et régulièrement suivies. Ces études permettent d'appréhender les phénomènes de colonisation naturelle des îles par le biais du transport océanique des semences. |
Récolte de semences dans une laisse de mer de la Grande Glorieuse |
Programme 'Banque de semences conservatoire' En 2021, à l’initiative du CBN-CPIE Mascarin, de la DEAL-Réunion et du Département de La Réunion, une banque de semences conservatoire a été développée sur le site du MJBR, dans le sous-sol du laboratoire Thérèsien Cadet. Placée sous la responsabilité de la chargée de mission Banque de semences du CBN-CPIE Mascarin, elle dispose de tout l’équipement nécessaire pour l’étude et le stockage de semences. Malgré la mise en œuvre de nombreux programmes de conservation sur les îles Éparses (éradication ou contrôle d’espèces végétales et animales exotiques envahissantes, actions de gestion in situ des espèces menacées, unités de production végétale et plantations), de nombreuses menaces impactent encore fortement la flore et rendent difficiles voire inefficaces les actions de sauvegarde et de plantation. De plus, toutes les îles ne possèdent pas encore de moyens humains et matériels satisfaisants pour assurer une production végétale locale. Ainsi, face à l’urgence conservatoire de certains taxons, il semble pertinent de monter un programme de conservation ex situ en s’appuyant sur la banque de semences du CBN-CPIE Mascarin. Ce programme, qui pourrait voir le jour en 2024 (sous réserve de moyens humains supplémentaires), va permettre de :
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Test de viabilité par coloration au tétrazolium de semences d'Abutilon exstipulare |
Mise à jour : juillet 2024