PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES
Les termes d'espèce exotique, espèce naturalisée et espèce envahissante sont des concepts « emboîtés », en ce sens que chacun d'eux inclut tous ceux qui le précèdent. Ces définitions concernent tous les types d'êtres vivants (faune, flore, champignons...).
Espèce indigène ou native : espèce ou taxon présent naturellement dans un secteur ou une région donnée.
Espèce endémique : cas particulier de l'indigénat. L'endémisme caractérise la présence naturelle d'une espèce ou d'un taxon localisé à une aire géographique strictement délimitée. Une espèce endémique l'est obligatoirement par rapport à un territoire donné.
Espèce exotique : espèce introduite dans une région d'où elle était absente auparavant. Il existe une discontinuité géographique entre son aire d'origine et sa nouvelle aire. Cette arrivée est liée à l'action de l'Homme. C'est l'Homme qui a été, volontairement ou involontairement, le vecteur qui a permis à une espèce de s'installer dans une région d'où elle était naturellement absente.
Espèce établie ou naturalisée : espèce exotique qui, en plus des 3 caractéristiques indiquées plus haut, en présente une supplémentaire :
Elle est naturalisée, c'est-à-dire qu'elle est capable de survivre, de se reproduire et de donner naissance à de nouvelles générations viables et reproductrices, sans l'aide de l'Homme.
Espèce exotique envahissante : espèce exotique qui, en plus des quatre caractéristiques indiquées plus haut, en présente une cinquième:
Elle pose des problèmes écologiques (perturbation des fonctions écologiques d'un milieu naturel ou semi-naturel, disparition de taxons indigènes, pollution génétique, transmission d'agents pathogènes pour les espèces natives) et/ou économiques, éventuellement de santé publique. Des indices d'invasibilité peuvent être proposés de manière à affiner le pouvoir invasif des espèces exotiques. Concernant la Réunion et Mayotte, le CBNM a mis au point une échelle inédite adaptée à la Flore vasculaire exotique comprenant 5 niveaux d'invasibilité croissant.
Les introductions d'espèces sont considérées comme l'un des problèmes environnementaux majeurs du XXIème siècle. A l'échelle humaine, il s'agit d'un phénomène généralement irréversible tout particulièrement en milieu insulaire océanique. Favorisées par la mondialisation de l'économie et des échanges, les introductions d'espèces sont encore en phase d'accélération et on ne sait généralement pas les maîtriser. Si elles se poursuivaient au rythme actuel, ces introductions pourraient déboucher sur une homogénéisation des organismes vivants, des peuplements et des paysages à l'échelle planétaire, avec des conséquences socio-économiques négatives pour l'Homme encore difficiles à évaluer. Une telle homogénéisation constituerait un évènement biologique et biogéographique majeur, sans équivalent au cours des temps géologiques.
L'augmentation actuelle des introductions ne doit pas faire oublier qu'elles constituent un phénomène aussi vieux que l'humanité. Toutefois, le phénomène a commencé son accélération moderne il y a 6 siècles, avec les grandes navigations. Pour exemple, Cristobal Colón et les conquistadores qui l'ont accompagné ont voyagé avec les plantes cultivées et les animaux domestiques qui leur étaient familiers en Europe probablement afin de reconstituer autour d'eux le paysage qui leur était commun (introductions volontaires) tandis qu'à leur insu, tous leurs parasites et pathogènes (cafards, rats, variole, rougeole, etc.) étaient également du voyage (introductions involontaires). Bien entendu, ces échanges ont été réciproques, et c'est ainsi que le Maïs, le Piment, le Chocolat, le Tabac, la Vanille, l'Avocat et la Tomate ont pu être découvert par le public européen. Dix milles espèces ont été introduites en Europe depuis la découverte du Nouveau monde, et certaines, comme par exemple la Jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes) et l'écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) sont devenues de véritables fléaux pour ses écosystèmes.
PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LE CHOCA (Furcraea foetida (L.) Haw.)
ET LE SISAL (Agave sisalana Perrine) SUR L'ÎLE D'EUROPA
LES INTRODUCTIONS VÉGÉTALES SUR EUROPA
Europa est une île jeune et de taille relativement réduite d'origine volcanique mais de nature corallienne, située dans le Sud du Canal du Mozambique. Bien qu'isolée, elle n'a malheureusement pas été épargnée par les introductions biologiques. Suite aux diverses tentatives de colonisation de l'île débutées à partir du XVIIIème, puis à l'installation durable de l'Homme dès les années 1950, 41 taxons végétaux exotiques ont pu s'établir par le biais d'activités anthropiques (introductions volontaires ou non). Elles peuvent être considérées comme un véritable « bombardement biologique » sur un territoire aussi restreint et fragile. Ainsi l'île d'Europa compte au total 90 taxons végétaux : 47 indigènes, 41 exotiques et 2 cryptogènes. Parmi les espèces exotiques, certaines ne sont pas naturalisées (6 non spontanées), d'autres sont considérées comme localement naturalisés (31) ou comme largement naturalisés (4). Chez les espèces naturalisées, 12 sont jugées envahissantes car elles peuvent induire un impact important sur les habitats indigènes de l'île et perturber leur bon fonctionnement.
Pour en savoir plus sur la flore vasculaire d'Europa, cliquez ici.
Parmi les 12 espèces exotiques considérées comme envahissantes sur Europa, 2 semblent particulièrement problématiques : le Choca (Furcraea foetida (L.) Haw.) et le Sisal (Agave sisalana Perrine). Originaires d'Amérique centrale, le Choca et le Sisal sont deux espèces de la famille des Asparagacées (ex Agavacées). Au début du XXème siècle, des colons ont volontairement introduit (vraisemblablement depuis Madagascar où le Taretra est utilisée par les Malgaches depuis des siècles) ces deux espèces sur l'île d'Europa dans le but d'y développer une production de fibres textiles.
Pour ce faire, une vaste zone de brousse arborée à Euphorbia stenoclada, l'Euphorbaie, au nord de l'île a été défrichée et plantée. Mais l'absence de ressources en eau douce, la prolifération de moustiques et les conditions de vie extrêmes inhérentes à cette île ont conduit à l'échec de la colonisation humaine. Les plantations furent alors laissées à l'abandon. Grâce à leur biologie particulièrement adaptée aux conditions arides, ces deux espèces se sont depuis répandues dans la partie nord de l'île pour actuellement occuper une surface totale de 18,6 ha pour le Choca et de 95,6 ha pour le Sisal. Elles présentent clairement un comportement invasif, et menacent à terme de faire disparaître la végétation d'origine comme l'Euphorbaie qui constitue des zones de reproduction privilégiées notamment pour certains oiseaux marins (Fou à pieds rouges, Frégate Ariel, Frégate du Pacifique).
L'île d'Europa étant considérée comme un véritable sanctuaire de biodiversité, il apparaît indispensable de maintenir la végétation d'origine afin de maintenir les fonctions écologiques de ses écosystèmes.
PRÉSENTATION DU CHOCA ET DU SISAL
Choca - Furcraea foetida
- Description botanique
En forme de rosette dense ; feuille ± souple, de couleur vert vif, atteignant 2,5 m x 20 cm, portant généralement sur le bord de grandes épines tournées vers le sommet, terminée par une épine fine et rigide longue de 3 cm et de couleur rougeâtre ; mât dressé, portant sur les rameaux de façon diffuse des fleurs pendantes produisant des bulbilles.
Asparagaceae (ex. Agavaceae) native d'Amérique centrale, la distribution naturelle du Choca, parfois appelé Chanvre de Maurice, s'étend du sud du Mexique jusqu'à la côte nord-est de l'Amérique du Sud et des Antilles. Ayant été introduit dans de très nombreux pays pour la culture de sa fibre, il est maintenant naturalisé et considéré comme envahissant dans un très grand nombre d'entre eux, notamment à Maurice et à La Réunion.
- Dynamique de propagation sur Europa
Sur Europa, le Choca a été planté sur une surface moindre par rapport au Sisal, ce dernier fournissant des fibres de meilleure qualité. Aujourd'hui encore, sa surface d'emprise reste inférieure à celle du Sisal (respectivement 18,6 contre 95,6 ha) mais, contrairement à celui-ci, il présente des populations denses et particulièrement dynamiques (nombreux individus reproducteurs sur la majorité des populations, bonne reprise des bulbilles) lui permettant de se propager dans l'espace, parfois sur des distances importantes (de l'ordre de 700 m). Aucun facteur environnemental ne semble réduire ses capacités de régénération et de prolifération (malgré la présence de cochenilles à la base des feuilles de certains individus et de quelques jeunes plants aux feuilles broutées par les chèvres sans aucun impact particulier). Il constitue clairement la menace la plus active en termes d'invasion végétale sur Europa. Il forme des populations denses et particulièrement dynamiques.
- Croissance et développement
Le Choca est une plante monocarpique et sa durée de vie varie entre 5 et 20 ans selon les conditions environnementales. Durant cette période, elle peut produire environ 200 feuilles, qui, contrairement au Sisal, continuent de s'allonger environ 5 mois après leur émergence de la rosette centrale. A l'instar du Sisal, à la fin de son cycle biologique, le Choca forme un mât pouvant atteindre plusieurs mètres de haut sur lequel se développent des fleurs. La pollinisation est probablement due à des insectes mais également par le vent. De manière générale, bien que son pollen soit viable, la fructification avorte très fréquemment et aucune graine n'est produite. Sa multiplication est donc clonale et sa propagation est uniquement assurée par des bulbilles qui vont se développer sur le mât, avant de tomber et de s'enraciner au sol. La gravité semble être le principal vecteur de dispersion naturel des bulbilles de Choca bien que dans la bibliographie on rapporte une propagation possible via des animaux, comme les chauves-souris frugivores. Sur Europa, il semblerait que les vents cycloniques puissent parfois être un élément de dispersion des bulbilles sur moyenne distance (présence d'une population spontanée à plus de 700 m d'une autre). On peut également noter que, contrairement au Sisal, le Choca ne produit pas de drageons.
- Écologie
Pour un développement optimal, le Choca a besoin de fortes températures et d'un environnement semi-humide. Il peut pousser en plein soleil ou dans un environnement semi ombragé. Furcreae foetida peut supporter sans contraintes de courtes périodes de stress hydrique et également des stress salins modérés. A l'instar du Sisal, il se plait très bien sur tout type de sol bien drainés, mais peut également s'établir sur de la roche, falaise et parfois dans les fourches de certains arbres.
- Maladies
Le Choca est la plante hôte du charançon mexicain (Scyphophorus acupunctatus Gyllenhaal, 1838), un coléoptère ravageur du Sisal également, qui a été répertorié au Kénya et en Tanzanie.
Sur Europa, certains individus présentent des cochenilles sur leurs feuilles mais ils ne semblent pas être particulièrement impactés, contrairement au Sisal.
- Usages et intérêts économiques
Bien que ses fibres soient de qualité clairement inférieure à celles du Sisal, le Choca a été cultivé à des fins commerciales dans de nombreuses régions du globe, notamment en Inde, au Venezuela, au Brésil, à Madagascar, en Afrique du Sud ou encore à Maurice. Mais depuis les années 1950, sa production mondiale a sévèrement déclinée, et l'utilisation industrielle de ses fibres est aujourd'hui anecdotique. Le Choca est utilisé comme plante ornementale dans de nombreux jardins, mais aussi comme barrière naturelle contre le feu, contre les animaux ou encore contre l'érosion en Inde et au Sri Lanka. Furcraea foetida est également une plante médicinale reconnue. Ces feuilles, sa sève ainsi que ses racines sont fréquemment consommées sous la forme de décoctions, notamment dans le traitement des rhumatismes, des œdèmes et dans la lutte contre la parasitologie animale.
- Pour en savoir plus sur le Choca
https://www.prota4u.org/protav8.asp?h=M1,M10,M11,M12,M14,M15,M16,M18,M19,M20,M21,M22,M23,M25,M26,M27,M36,M4,M6,M7,M8,M9&t=Furcraea,foetida,FURCRAEA&p=Furcraea+foetida#Protologue
http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=1257&fr=1&sts=sss&lang=EN
http://www.hear.org/pier/species/furcraea_foetida.htm
http://www.ars-grin.gov/cgi-bin/npgs/html/taxon.pl?70919
Sisal - Agave sisalana
- Description botanique
En forme de rosette dense ; feuille rigide, à base épaisse, de couleur vert glauque, atteignant 1,8 m x 12 cm, portant sur le bord des épines réduites, terminée par une épine épaisse et rigide longue de 2-2,5 cm et de couleur noire ou rougeâtre sombre ; mât dressé, ± en zig-zag, portant au bout des rameaux des groupes denses de fleurs dressées produisant des bulbilles. Possibilité de rejets.
Le Sisal est probablement originaire du Sud du Mexique (péninsule du Yucatan). Aucune forme sauvage n'est connue à ce jour. Historiquement très cultivé pour l'exploitation de ses fibres, il a fait la fortune de nombreux propriétaires d'haciendas au Mexique, notamment sous le régime de Porfirio DIAZ (1876-1911). Introduit sous les tropiques et sub-tropiques du monde entier au cours du XIXème et du XXème siècle via le port de la ville de Sisal (d'où l'espèce tire son nom), sa culture est largement répandue aujourd'hui au sein des zones tropicales. Le Sisal est considéré comme naturalisé et invasif dans divers pays, notamment en Australie, à Madagascar, en Afrique du Sud, aux USA et sur de nombreuses îles du Pacifique.
- Dynamique de propagation sur Europa
Sur Europa, le Sisal a été planté au début du XXème siècle sur des surfaces relativement importantes (emprise proche de 100 ha), localisées essentiellement au Nord même si quelques tentatives de plantation, à priori à petite échelle, ont eu lieu au Sud de l'île. D'après les écrits et les photographies des agents de Météo-France ayant séjourné sur l'île entre les années 1950 et 1990, le Sisal était en excellente santé jusque là et il présentait des populations denses d'où jaillissaient de nombreux mâts. Par contre, les observations menées par le CBM depuis 2006 font état de populations mourantes et incapables de se régénérer pour la plupart. En effet, la plupart des individus sont aujourd'hui fortement parasités par des cochenilles (indéterminées) qui provoque une nette diminution de leur vitalité et un blocage de leur régénération par dévitalisation des bulbilles et par épuisement des drageons. Le Sisal semble donc être dans une phase de forte régression et ne constitue pas la cible prioritaire en matière de gestion.
- Croissance et développement
Les plants de Sisal ont un stipe court, portant le méristème principal en position aérienne. Les jeunes feuilles sont tout d'abord non chlorophylliennes et enroulées dans la rosette centrale. Au cours de leur maturation, elles sont poussées vers l'extérieur grâce à la croissance et le déploiement des autres feuilles. Pendant la phase végétative, chaque feuille nouvellement mise en place est plus longue que la précédente d'environ ½ centimètre. La plante peut produire entre 200 et 250 feuilles au cours de son cycle de vie, qui peut s'étaler entre 6 et 9 ans (avec certaines valeurs extrêmes comprises entre 3 et 20 ans) selon les conditions environnementales. Le Sisal est une espèce monocarpique. A la fin de son cycle biologique, le Sisal forme un mât pouvant atteindre plusieurs mètres de haut sur lequel se développent des fleurs. La pollinisation se déroule via des insectes mais également par le vent. De manière générale, bien que le pollen du Sisal soit viable, la fructification avorte très fréquemment et aucune graine n'est produite. Sa propagation est alors assurée par des processus de multiplication végétative qui consistent en la production de bulbilles se développant sur le mât, avant de tomber et de s'enraciner au sol. Un plan peut ainsi produire jusqu'à 4 000 bulbilles dont le vecteur de dissémination principal est la gravité. Sur Europa, il semblerait que les vents cycloniques jouent parfois un rôle dans la dispersion des bulbilles. Le Sisal est également capable d'assurer sa reproduction via la production de drageons (une vingtaine au cours de son cycle de vie) donnant chacun naissance à un nouvel individu (un clone en fait). Ce système confère ainsi au Sisal un potentiel reproducteur efficace car produisant de très nombreux individus qui ont cependant le désavantage d'être des clones et donc de présenter les mêmes sensibilités environnementales. Enfin, on peut cependant noter que, suite à la floraison, des individus arrivent parfois à produire des capsules contenant des graines viables, assurant alors leur reproduction sexuée (ce qui permet un brasage génétique) et des capacités de dissémination plus importantes en termes de distance.
- Écologie
Le Sisal est une plante tropicale robuste, qui apprécie en particulier les conditions de pleine lumière et une humidité ambiante faible à moyenne. Il est capable de pousser sur une large gamme de sol, de préférence bien drainés et non gorgés en eau, et il est relativement bien adapté au stress salin. Sous des conditions sèches, sa croissance est ralentie, ses feuilles poussent moins vite et la durée de son cycle de vie augmente.
- Maladies
La maladie la plus sérieuse du Sisal est un champignon, Asperigillus niger, qui peut provoquer le pourrissement du tronc ainsi que le desséchement des racines. L'oomycète Phytophthora nicotianae peut également causer de graves dommages au Sisal, notamment la maladie du Zèbre qui provoque des lésions striées sur les feuilles. Le Sisal peut être également impacté par le charançon Mexicain (Scyphophorus acupunctatus Gyllenhaal, 1838).
Sur Europa, ses populations sont décimées par des cochenilles (à déterminer) qui colonisent massivement la base des feuilles des plants ainsi que les bulbilles qu'elles assèchent avant qu'elles aient terminé leur développement.
- Usages et intérêts économiques
Le principal intérêt industriel du Sisal est la fibre de ses feuilles, qui constitue la deuxième source de « fibres dures » végétales au niveau international. Ces fibres sont utilisées pour la fabrication de ficelles, cordes, filets de pêche, jeux de fléchette et autres hamacs. Elles rentrent également dans la composition de nombreux papiers fins, tels que le papier à cigarette, sachets de thé et papier carbone. Les déchets de fabrication sont souvent utilisés pour produire des boissons alcoolisées ainsi que du biofuel. Jusqu'en 1960, la Tanzanie était le premier producteur mondial en termes de tonnage de fibres, mais le Brésil est depuis largement passé en tête, suivi par la Chine, la Tanzanie, le Kenya et Madagascar. Le Sisal représente 2% de la production mondiale de fibres végétales et figure à la 6ème place parmi les plantes à fibres (avec un pic de production mondiale évalué à 600 000 tonnes dans les années 1960) bien que sa production mondiale n'a cessé de décliner depuis l'invention des fibres d'origine synthétiques.
- Pour en savoir plus sur le Sisal
https://www.prota4u.org/protav8.asp?h=M10&t=Furcraea,foetida&p=Agave+sisalana#AdulterationsAndSubstitutes
http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=1613&fr=1&sts=sss&lang=EN
http://www.hear.org/pier/species/agave_sisalana.htm
http://www.ars-grin.gov/cgi-bin/npgs/html/taxon.pl?1735
HISTORIQUE DU PROGRAMME DE LUTTE SUR EUROPA
Des premières mentions du Choca et du Sisal à leur statut de menace
La première observation du Sisal sur Europa ayant fait l'objet d'une mention botanique fut rapportée par Joseph PERRIER DE LA BÂTHIE 1 en 1921. Lors de son passage, il ne relèvera cependant pas la présence du Choca (probablement confondu avec le Sisal), qui ne sera mentionné que deux ans plus tard par Henry POISSON 2. Au cours du XXème siècle, une dizaine de scientifiques et de naturalistes se sont succédés sur Europa, contribuant de manière plus ou moins significative à l'inventaire de la flore vasculaire terrestre. La présence de Sisal a ainsi été successivement mentionnée par Raymond DECARY 3 (1927), Renaud PAULIAN 4 (1950), René Paul Raymond CAPURON 5 (1966), René BATTISTINI 6 (1966), René DELÉPINE, Louis André MAUGER et A. PADOVANI 7 (1976), sans qu'aucun toutefois ne relève son caractère invasif et ne fasse allusion au Choca. Il faudra attendre 1997 pour que les menaces pesant sur la flore et les habitats indigènes d'Europa soient enfin mentionnées dans un article des ornithologues Matthieu LE CORRE et Pierre JOUVENTIN 8.
En 2006, la première mission du CBNM sur Europa, menée par Vincent BOULLET 9, permettra une description complète de sa flore vasculaire et de ses habitats terrestres tout en précisant et complétant certaines interrogations formulées à l'époque, notamment concernant le potentiel invasif des plantes exotiques. Dès lors, il est clairement acquis que le Choca et le Sisal représentent de sérieuses menaces pour la végétation native d'Europa, en particulier pour l'Euphorbaie au sein de laquelle les agaves rencontrent de bonnes conditions de développement. Or, il est indispensable de maintenir cet habitat naturel afin de permettre aux colonies d'oiseaux de se reproduire, notamment les frégates et les fous à pieds rouges qui nichent exclusivement à la cime des euphorbes arborescentes.
Des premières actions de gestion conservatoire à l'officialisation d'un programme de lutte
Suite à une mission sur Europa en 2008, l'Office National des Forêts de La Réunion 10 initie une coopération avec les détachements des FAZSOI pour organiser des actions de lutte basées sur des actions de coupe au sabre. Bien qu'à priori poursuivies d'un détachement à l'autre (à raison d'une demi-journée par semaine, selon les impératifs du détachement), ces actions n'ont pas donné de résultats significatifs. Faute d'officialisation, cette coopération a en effet manqué de stratégie et de coordination. Une nouvelle impulsion est donnée en 2011 grâce à la réalisation de diverses missions de terrain sur Europa par le CBNM (dont les îles Éparses font partie de son territoire d'agrément depuis 2007 au titre du label Conservatoire Botanique National). En mars, au cours de la rotation du Marion DUFRESNE, un travail de cartographie fine et de caractérisation des populations de Choca et de Sisal sur Europa est entamé par Jean HIVERT, Luc GIGORD et Vincent BOULLET 11. Une nouvelle stratégie d'action est alors élaborée pour cadrer et optimiser les opérations de lutte menées par les détachements militaires et un guide de gestion est rédigé (version 1 12).
Une mission de terrain est à nouveau effectuée sur Europa entre octobre et décembre 2011 par Jean HIVERT et Benoit DUMEAU 13. Elle va notamment permettre de compléter significativement la cartographie des populations de Choca et de Sisal et de tester avec les militaires en place les méthodes de lutte préconisées par le guide de gestion. Cette mission permettra au CBNM d'améliorer le guide (version 2 14) et aux Taaf (service de la DCPN) de proposer un plan d'actions 15 visant à officialiser, cadrer et valoriser ce programme de lutte basé sur un modèle unique de coopération regroupant des gestionnaires (les Taaf ; coordination), des scientifiques (CBNM ; expertise floristique) et des militaires (FAZSOI ; mise en œuvre). Le plan d'actions est validé en novembre 2012 par le Préfet des Taaf, puis présenté en décembre aux officiers des FAZSOI responsables des îles Éparses par les agents des Taaf et du CBNM, officialisant ainsi un travail partenarial initié depuis plus de 2 ans.
PRÉSENTATION DU PROGRAMME DE LUTTE ET DES OUTILS DE GESTION
L'objectif affiché de ce programme est de proposer un exemple international d'éradication d'une espèce exotique envahissante dans un milieu protégé, sur la base d'un travail partenarial original et unique entre gestionnaires, scientifiques et militaires. Un tel objectif d'éradication de ces espèces exotiques envahissantes n'a à priori encore jamais été atteint ailleurs dans le monde, mais il est rendu réaliste à moyen terme sur Europa du fait de la petite taille de l'île et de sa législation limitant les échanges et les activités humaines.
Stratégie opérationnelle
- Stratégie de lutte (priorité d'action)
Le travail de cartographie et de caractérisation des populations de Choca (n = 22) et de Sisal (n = 22) initié en 2011 a permis au CBNM de définir une stratégie de lutte basée sur la priorisation des espèces et des zones nécessitant des actions de gestion conservatoire.
Le Choca a été identifié comme la cible prioritaire des actions d'éradication. Bien qu'il occupe une surface totale moindre par rapport au Sisal (18,6 ha contre 95,6 ha), il présente des densités nettement plus élevées et une dynamique de propagation supérieure à celle du Sisal, entrainant une meilleure capacité de régénération et de prolifération. De plus, aucun facteur naturel ne semble réduire sa vitalité alors que le Sisal est depuis quelques années largement parasité par une cochenille qui réduit considérablement sa vitalité et qui entraine souvent sa mort. Le Choca représente donc une menace plus importante pour les milieux naturels de l'île.
Afin de stopper la dynamique de pénétration du Choca au sein des milieux naturels d’Europa, la stratégie de lutte précise qu’il faut d’abord éradiquer les populations les plus excentrées par rapport aux zones de plantations initiales. La lutte doit s’organiser de façon à remonter au fur et à mesure du Sud de l’île (population les plus jeunes) vers les foyers d’origine (zones de plantations initiales) au Nord. Cette stratégie spatiale est indiquée dans la numérotation des populations de Choca (de 1 à 22) qui suit l’ordre de priorité d’éradication (par exemple, une fois la station n°1 éradiquée, il faut s’attaquer à la population n°2).
A moyen terme, une fois l’ensemble des populations de Choca éradiquées, les efforts se focaliseront sur les populations de Sisal les plus dynamiques.
- Actions de lutte
Les actions de lutte sont réalisées in situ par les militaires (FAZSOI), à raison d'une demi-journée par semaine. Leur mise en œuvre par les détachements est bien évidement soumise aux contraintes du service et doit se faire en prenant un maximum de mesures de sécurité : répartition des taches en fonction des compétences, respect des règles d'utilisation des outils, pas d'activité quand l'évacuation sanitaire par le Transall n'est pas possible. Ces opérations d'éradication sont systématiquement encadrées par le Chef de détachement et se font en suivant scrupuleusement les consignes dictées dans le « Guide de gestion » fourni par le CBNM.
La méthode globale de lutte s'appuie uniquement sur des actions manuelles outillées (aucun traitement chimique n'est mis en œuvre sur Europa !). Elle consiste à traiter aussi bien les bulbilles (collecte et destruction) que les plants enracinés (arrachage et éventuelle coupe des mâts), selon le stade biologique des individus traités, grâce à des outils fournis par les Taaf.
MÉTHODE | MATÉRIEL | ACTIONS |
ARRACHAGE DU PIED [Stades 1 à 4] |
Sabre + Hache ou Pioche |
1/ Sabrer les feuilles inférieures pour dégager la tige 2/ Arracher l’individu à la pioche ou couper la tige à la hache 3/ Positionner l’individu les racines tournées vers le haut |
COUPE DU MÂT [Stades 1 à 4] |
Sabre + Scie |
1/ Sabrer les feuilles supérieures pour dégager la base du mât 2/ Scier le mât à sa base |
COLLECTE DES BULBILLES [Stade 5 à 7] |
Sac résistant |
1/ Collecter de manière la plus exhaustive possible les bulbilles tombées au sol et celles encore accrochées aux mâts (dans ce cas, couper le mât pour faire délicatement descendre les bulbilles) et les placer au fur et à mesure dans un sac 2/ Ramener les sacs emplis de bulbilles au camp (afin de procéder à leur destruction) |
DESTRUCTION DES BULBILLES | Fût + eau de mer |
1/ De retour au camp, rassembler toutes les bulbilles collectées afin d’estimer leur poids total 2/ Au niveau de la zone de dévitalisation des bulbilles (à côté de l’incinérateur), les verser dans un fût dédié à cette action et les recouvrir d’eau de mer 3/ Inscrire la date sur le fût lorsqu’il est plein ; utiliser alors le second fût disponible 4/ Après 30 à 45 jours de trempage (vérifier grâce à la date) , creuser un trou et enterrer les bulbilles fermentées |
Au terme de chaque action de lutte une fiche de renseignement "Actions de lutte contre le CHoca et le Sisal" est remplie par le détachement. Ces fiches permettent de suivre l'avancement de la lutte et d'orienter au mieux les prochaines actions à réaliser (zone à traiter, consignes particulières, renouvellement de l'outillage...).
A la fin du mandat ces fiches sont transmises au CBNM où elles sont saisies, analysées et mises en ligne. Toutes sont consultables sur : http://ileseparses.cbnm.org/lutte_eee.
- Actions de suivi
Environ tous les 6 mois, une action de suivi est effectuée par un agent CBNM et/ou Taaf dans le cadre d'une mission de relève (permet de rester environ 24h00 sur place). Elle consiste en un passage de contrôle sur l'ensemble des populations supprimées au fil du temps par les FAZSOI de manière à vérifier l'éventuelle reprise de chocas et de s'assurer qu'aucun bulbille ou individu n'ait été oublié. Si tel est le cas, une action d'arrachage du pied ou de collecte/destruction des bulbilles est aussitôt entreprise. Ces passages de contrôle permettent également de jauger de la dynamique de recolonisation des milieux par la flore indigène et exotique au sein des zones mises à nues. Enfin, ces brefs séjours sur Europa sont nécessaires pour échanger avec les détachements militaires sur leur ressenti des actions de lutte et de leur séjour, pour procéder à un inventaire du matériel employé pour la lutte, pour s'assurer du bon déroulement des actions (visite de terrain sur la population à éradiquer avec le détachement nouvellement arrivé) et afin d'ajuster les consignes si nécessaire.
L'ensemble des données relatives aux actions de suivi sont saisies au sein d'une base de données (consultable sur : " http://ileseparses.cbnm.org/lutte_eee ").
- Actions de sensibilisation
Depuis janvier 2013, les détachements de militaires en partance pour Europa reçoivent une formation spécifique au 2ème RPIMA situé à Pierrefonds (Saint-Pierre, île de La Réunion). Au cours de la demi-journée dédiée à cette formation, trois présentations PowerPoint sont animées successivement par les Taaf, les FAZSOI et le CBNM. Ces présentations traitent de :
- la présentation des divers organismes partenaires, des enjeux environnementaux lié à la sauvegarde du patrimoine naturel d'Europa et de la réglementation des îles Éparses (Taaf)
- des instructions militaires (FAZSOI)
- la présentation des milieux naturels terrestres (flore et habitats) d'Europa et du protocole d'éradication du Choca et du Sisal (CBNM).
Les outils de gestion
- Guide de gestion
Le guide de gestion du Choca et du Sisal sur Europa, rédigé par le CBNM, est un outil évolutif qui décrit : la cartographie précise des populations à éradiquer, leur ordre de priorité, la stratégie de lutte et le protocole complet d'éradication (méthodes de lutte en lien avec le matériel à utiliser). Il comprend également la fiche de renseignement "Actions de lutte contre le Choca et le Sisal" à remplir après chaque action de lutte. Ce guide est régulièrement mis à jour en fonction de l'évolution des connaissances de terrain et des préconisations de lutte.
HIVERT J., VALERY A. & DUMEAU B. 2015. Guide de gestion de deux espèces végétales exotiques envahissantes sur Europa (îles Éparses) : le Sisal (Agave sisalana) et le Choca (Furcraea foetida). Version 4, rapport technique non publié, Conservatoire Botanique National et Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement de Mascarin, île de La Réunion, 10 pages.
- Présentation Powerpoint sur Europa
La présentation Powerpoint du CBNM utilisée dans le cadre des actions de sensibilisation des militaires en partance pour Europa est régulièrement actualisée en fonction de l'avancement des actions de lutte in situ.
HIVERT J. 2016. Le programme de lutte contre le Choca et le Sisal sur Europa. Conservatoire Botanique National et Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement de Mascarin, île de La Réunion, Powerpoint, Version 1, novembre 2016, 13 pages.
- Base de données à composante cartographique des actions de lutte et de suivi
De manière à partager l'état d'avancement des actions de lutte et de suivi contre le Choca et le Sisal sur Europa, une base de données à composante cartographique a été développée et mise en ligne par le CBNM en concertation avec les Taaf et les FAZSOI. Accessible par tous, cette base de données permet de tout savoir sur l'état initial des populations de Choca et de Sisal ainsi que sur les actions de lutte et de suivi qui ont été réalisées depuis fin 2011 : bilan général par taxon, bilan global par population, détail de chaque action de lutte ou de suivi (nombre d'individus arrachés, nombre de bulbilles collectées..).
Basée sur un cahier des charges rédigé en 2013, cette base de données a été mise en ligne fin 2014. Elle est régulièrement actualisée, au gré des actions de lutte et de suivi menées in situ, sur la base des fiches de renseignement rédigées par les militaires des FAZSOI et des bordereaux de terrain complétés lors des passages de contrôle par le CBNM.
Cette base de données est accessible sur : http://ilesesparses.cbnm.org/lutte_eee
CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE MASCARIN (CUIDET Y., HIVERT J. & PICOT F. auteurs principaux) 2014. Lutte contre les espèces exotiques envahissantes dans les îles Éparses. Interface cartographique de consultation en ligne d'une base de données sur les actions de lutte et de suivi contre le Choca et le Sisal sur Europa.
HIVERT J. & PICOT F. 2013. Cahier des charges relatif à une base de données en ligne relative aux actions de lutte et de suivi contre le Choca et le Sisal sur Europa. Conservatoire Botanique National et Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement de Mascarin, île de La Réunion, 8 pages.
PERSPECTIVES
Appréhender le devenir des zones mises à nues
L'éradication de l'ensemble des populations de Choca et de Sisal va générer d'importantes surfaces totalement dénudées de végétation. Il convient d'ores et déjà de suivre finement la recolonisation végétale de ces zones mises à nues et de disposer d'outils pour d'éventuelles actions de restauration écologique.
- Placettes permanentes de suivi de la dynamique du Choca et du Sisal
Entre 2011 et 2016, le CBNM a installé 12 placettes permanentes de 100 m2 au sein de stations de Choca (n=7) et de Sisal (n=5) présentant des conditions de vitalité et de gestion différentes, afin de suivre l'évolution de la végétation avec/sans action de lutte pour le Choca et selon des conditions de vitalité variables (faiblement à fortement parasités par la cochenille) pour le Sisal. Ces relevés, qui prennent en compte toutes les espèces végétales, seront répétés tous les 5 ans et permettront à moyen terme :
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- de connaitre la nature (indigène ou exotique) et la dynamique des espèces végétales recolonisant les zones mises à nues
- d'évaluer l'impact à moyen terme de la cochenille sur le Sisal
- d'améliorer la connaissance de la biologie de ces agaves sur Europa
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Ces résultats permettront alors d'orienter les futures actions de gestion conservatoire : mise en place ou non d'actions de restauration écologique (semis ou plantations d'espèces indigènes par exemple), la redéfinition d'une stratégie de lutte pour le Sisal....
Idéalement, ce réseau de placettes permanentes pourrait encore être étendu au fur et à mesure de l'éradication des populations d'agaves.
- Itinéraires techniques de production d'espèces indigènes
Afin d'anticiper des actions de restauration des milieux par le biais de plantations d'espèces indigènes, le CBNM a mis en œuvre dès 2011 divers travaux visant à améliorer les connaissances sur la germination et l'élevage des espèces indigènes des îles Éparses. Ainsi, des semences sont systématiquement récoltées durant les missions de terrain, puis placées en germination selon diverses conditions expérimentales au sein de la serre du CBNM. Quelques individus sont ensuite conservés et élevés quelques années en pépinière. Ces tests, systématiquement basés sur des méthodes simples et applicables sur les îles Éparses (dans le cas où des pépinières y seraient développées) permettent de déterminer les paramètres essentiels pour la mise en production des espèces indigènes : conditions de récolte optimales, protocole(s) de germination le(s) plus satisfaisant(s) (basés sur le taux de germination, le temps de latence et l'étalement de levée), conditions de repiquage et d'élevage les plus favorables.
Pour un taxon donné, chaque protocole retenu fait alors l'objet de la rédaction d'une fiche d'Itinéraire Technique de Production (fiche ITP).
(consulter l'article "Fiches d'Iinéraire Technique de Production d'espèces végétales indigènes des îles Éparses" pour en savoir plus)
Améliorer les connaissances sur les parasites du Choca et du Sisal
La mention relative à la présence, parfois massive, de cochenilles parasitant certaines plantes à Europa semble nouvelle. Elles ont été essentiellement observées sur le Sisal et sur le Cocotier, et de manière plus anecdotique sur le Choca. Ce phénomène semble prometteur en matière de lutte biologique contre les agaves et mériterait d'être étudié par des spécialistes (échantillonnage et collecte in situ, détermination, appréhension sur son écologie, sa biologie et son impact sur la flore d'Europa).
Mettre en place un système de surveillance
Une fois les derniers individus de Choca et de Sisal arrachés, il faudra s'assurer que ces deux espèces sont bel et bien définitivement éradiquées sur Europa. Malgré une forte pression d'observation, rien ne garantit qu'aucun individu ou bulbille n'ait été malencontreusement oublié ! Un système de surveillance devra alors être mis en place de manière à sensibiliser les usagers d'Europa (militaires, gestionnaires, scientifiques...) sur cette menace particulière et favoriser la remontée d'une éventuelle observation auprès du gestionnaire.
Pour ce faire, une affiche dans le style « Choca & Sisal Wanted » pourrait être créée et placardée dans les zones de vie (camp Robinson, camp météorologique).
Rédaction : Antoine CHAUVRAT & Jean HIVERT (CBNM) avec la collaboration de Sophie MARINESQUE et de David RINGLER (Taaf) - juin 2015 (mise à jour : juillet 2016)