• Europa - Epave du Mahavel sur le littoral sud-est

  • Grande Glorieuse - Formation à Scaevola taccada, Heliotropium foertherianum et Guettarda speciosa sur le littoral nord-est

  • île du Lys - Lagon interne bordé de Pemphis acidula

  • Juan de Nova - Formation à Sclerodactylon macrostachyum, Heliotropium foertherianum et Suriana maritima sur la pointe ouest

  • Tromelin - Vue globale

  • Europa - Cimetière des tortues du littoral sud-est

  • Grande Glorieuse - Formation à Scaevola taccada, Heliotropium foertherianum et Casuarina equisetifolia sur le littoral nord-ouest

  • Tromelin - Entrée du camp

  • Tromelin - Plage mixte de sable et de blocailles au sud

  • Europa - Transition entre la brousse à Euphorbia stenoclada et la Petite mangrove

Actualités : Avril - Juin 2024

Mission sur Europa du 24 au 29 mars 2024

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Rapport d'activités 2023 du CBNM

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Podcast 'Les Outre-mer dans la mondialisation' : interview de Jean HIVERT par Alice MILOT (France télévision, la 1ère)

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Préparation d'une mission sur Juan de Nova (19 juin - 26 juillet 2024)

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Index de l'article

Généralités sur les herbiers

En botanique, le terme « herbier » désigne depuis le XVIIIème siècle une collection d’échantillons végétaux préalablement pressés et séchés, puis montés sous forme de « planches » dûment étiquetées. Il s’agit donc d’une collection de plantes séchées, qui peut concerner des plantes vasculaires, des bryophytes, des lichens, des algues ou encore des champignons. Historiquement, Luca GHINI (1500 – 1556), un professeur de botanique italien, aurait été le premier à faire sécher des plantes et à les monter dans le but de constituer des échantillons de référence.
Un herbier peut être complété par d’autres types de collections telles que :
  • des échantillons conservés dans de l’alcool qui conservent ainsi leur taille et leur forme (cas des fleurs par exemple)
  • des parties de végétal ou des coupes de tissus végétaux montées sur des lames de verre en vue d’observations microscopiques
  • des échantillons végétaux déshydratés et conservés dans du gel de silice pour des études génétiques
  • des collections de semences (= séminothèque), de fruits (= carpothèque) ou des essences de bois (= xylothèque)
 
 
Un herbier peut également désigner l’établissement ou l’institution qui assure la conservation d’une telle collection. Il existe un répertoire international listant les différents herbiers mondiaux de référence ainsi que les spécialistes qui y travaillent : l’Index herbariorum. Ce listing référence aujourd'hui 3400 herbiers et environ 10000 spécialistes. Ces établissements peuvent être publics ou privés et sont d’importance variable en fonction de la taille et de la valeur des collections qu’ils rassemblent (présence de planches anciennes, de planches « types » ayant servies de référence afin de nommer un taxon…). On estime que l'ensemble de ces herbiers de référence abritent aux alentour de 350 millions de spécimens recensant la flore terrestre durant ces 400 dernières années. Parmi les principaux herbiers de plantes vasculaires, citons l’herbier du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris qui, démarré il y a plusieurs siècles, compte aujourd’hui plus de 8 millions de spécimens illustrant 290 000 des 320 000 espèces vasculaires à travers le monde !

Un herbier est donc à la fois une banque de données, un lieu de stockage d’information sous forme d’échantillons botaniques et d’étiquettes et un musée. Bien que constitué de planches de végétaux morts, un herbier est paradoxalement un outil vivant qui ne cesse de s’enrichir et d’évoluer grâce à un travail collectif, constituant un véritable témoin de l’évolution des connaissances. Il répond à de multiples vocations.

D’un point de vue scientifique, les échantillons d’herbier et les étiquettes qui leur sont associées permettent de :

  • servir de référence pour la description des espèces végétales. Ils permettent de s’affranchir de la subjectivité de certaines descriptions et de conserver des détails qui n’auraient pas été notés. Les herbiers sont donc essentiels à l'étude taxinomique des plantes (de leurs caractères botaniques) permettant la détermination et la comparaison de spécimens conduisant à la publication d'un nouveau taxon ou, au contraire, de détecter un synonyme superflu contribuant ainsi à la stabilisation de la nomenclature
  • fournir des informations sur la répartition géographique et altitudinale du taxon sur un territoire donné à un temps donné grâce aux annotations portant sur la collecte (date, commune, localité, altitude, coordonnées GPS...)
  • apporter de la connaissance sur les milieux et les habitats au sein desquels prend place le taxon grâce aux données phytogéographiques associées (milieu, habitat)
  • préciser les périodes de floraison et de fructification d’un taxon donné en compilant les informations liées à la phénologie du taxon collecté (date de collecte et état phénologique)
  • constituer parfois le dernier témoignage dans le cas de taxons disparus, sachant qu’en bonnes conditions une planche d’herbier peut se conserver plusieurs centaines d’années

La synthèse de toutes ces informations et les illustrations que l’on peut réaliser à partir des échantillons végétaux sont ensuite publiées dans des flores regroupant toutes les espèces d’u“ne même famille ou d’une région donnée. En plus de fournir un outil en systématique et en biologie pour la description et la connaissance des espèces végétales, un herbier peut être utilisé dans des domaines tels que la biologie de la conservation, l’aménagement du territoire ou encore dans de nombreuses thématiques de recherche (évolution du vivant, santé et médecine [cas des plantes médicinales], génétique…).

D’un point de vue pédagogique, un herbier constitue un excellent outil éducatif mêlant rigueur scientifique, sens de l’observation, esprit d’analyse et travail manuel. En effet, les diverses étapes de réalisation d’un herbier (récolte et prise de données sur le terrain, phases de mise sous presse, de séchage, de montage et de renseignements de l’étiquette) font intervenir des phases in situ et ex situ tout à fait complémentaires et pour lesquelles il convient de faire preuve d’une grande rigueur afin de garantir la qualité des échantillons montés et celle de l’information figurant sur leur étiquette. Réalisable aussi bien par des adultes que par des enfants, des plus expérimentés aux néophytes, la démarche de constituer un herbier est éducative à plusieurs titres (dynamique de projet, travail collectif, consignes à suivre, travail nécessitant soin et patience) et constitue un outil de sensibilisation à l’environnement et de reconnaissance des taxons absolument extraordinaire et peu onéreux.

 

 

 

L’HERBIER DE LA FLORE VASCULAIRE DES ÎLES ÉPARSES

ET AUTRES COLLECTIONS VÉGÉTALES

 

Planche Herbier Psialt completDans la continuité de ses collections portant sur la flore vasculaire terrestre de La Réunion et de Mayotte, le CBM abrite des échantillons végétaux collectés sur les îles Éparses. Ces collections sont de 4 types : une alcoothèque (= parts végétales conservées dans des piluliers d'alcool à 70°), une carpothèque (= fruits et graines conservés en l'état), une collection en silicagel (= fragments végétaux conservés dans des billes de silicagel) et, la principale, un herbier (= parts végétales séchées). L'objectif de ces collections, complémentaires les unes par rapport aux autres, est de disposer d'un maximum de matériel végétal prélevé in situ, puis conditionné selon diverses méthodes afin de favoriser l'observation et l'étude de la flore vasculaire terrestre des îles Éparses.

Ces collections de végétaux ont été initiées en 2004, lors des premières missions de terrain du CBM (Vincent BOULLET) sur les îles Éparses dont la flore était encore largement méconnue et très peu échantillonnée. Les parts collectées alcoothèqueIEconcernaient essentiellement des taxons dont la détermination était douteuse in situ et dont il était nécessaire de disposer de matériel pour une étude plus approfondie. À partir de 2011, qui coïncide avec la réalisation de missions de terrain de moyenne à longue durée, la collecte de parts végétales s'est intensifiée et les collections ont été mises en place (bases de données, conditionnement et étiquetage des échantillons). Complétées au gré des missions, régulièrement entretenues, elles ne cessent d'évoluer depuis.

carpothèqueIEBien que récentes, ces collections regroupent aujourd'hui des échantillons de la plupart des espèces végétales indigènes et exotiques recensées sur les îles Éparses. Elles représentent donc un outil complet, unique et indispensable pour l'étude de la flore vasculaire des îles Éparses et font à ce titre l'objet de partenariats officiels depuis 2013 avec les herbiers du Missouri Botanical Garden et du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris. Depuis 2019 des parts végétales sont également transmises au Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève (Suisse), au Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (Antananarivo, Madagascar), à l'antenne de Mayotte du CBM et à l'Université Libre de Bruxelles. Ces collections du CBNM sont référencées dans le cadre du réseau des herbiers de France piloté par Tela Botanica et au sein de l’Index herbariorum.

Max Tableau3 CollVegIEbis

L'herbier est la principale composante des collections de la flore vasculaire des îles Éparses du CBM. Sa réalisation nécessite diverses étapes, quelques outils, certaines règles, un peu de bricolage et une bonne dose de savoir faire. Il résulte de l'intervention de nombreuses personnes qui permettent à cet outil d'évoluer et de s'améliorer.